Obligation du tri à la source des biodéchets et compostage

Sommaire

Tri à la source : pour qui et quand le compostage devient obligatoire ?

Au 31 décembre 2023, le tri à la source des biodéchets deviendra obligatoire. C'est-à-dire que tous les producteurs de déchets en France (particuliers, administrations, collectivités, professionnels, etc.) devront disposer de solutions de tri à la source et de revalorisation de leurs biodéchets. Cela signifie aussi que la gestion se fait au plus près du lieu de production.

Mais avant de commencer…

Qu’est-ce qu’un biodéchet ?

Les biodéchets (ou déchets organiques) sont les déchets issus de ressources naturelles végétales ou animales. Ils sont biodégradables et donc, compostables. Ce sont :

- Les déchets de cuisine et de table (DCT), donc épluchures de fruits et légumes, restes de repas, produits laitiers, viande, poisson,

- Les déchets issus de l’industrie agroalimentaire,

- Les déchets constitués de cellulose comme les cartons, mouchoirs en papier, essuie-tout etc…,

- Les déchets verts, (déchets végétaux de jardins et espaces verts comme les feuilles mortes, les tailles de haies, le broyat etc…)

Les déchets putrescibles sont des déchets fermentescibles susceptibles de se dégrader spontanément dès leur production. Ils représentent environ 30%, soit 1 tiers des ordures ménagères résiduelles (OMR) d’un ménage.

Or, tous ces déchets résiduels une fois mélangés sont souillés et se « polluent » les uns les autres.

- S’ils sont incinérés, les matières ne sont pas valorisées. De plus, brûler un déchet organique composé essentiellement d’eau est totalement contre-productif.

- S’ils sont enfouis, il faudra capter puis retraiter les jus et lixiviats produits (nocifs pour nos sols et nappes phréatiques) ainsi que les gaz générés. D’où l’intérêt de proposer des solutions de revalorisation.

Tri et revalorisation des biodéchets,
quelles solutions ?

Les solutions de revalorisation peuvent se faire au travers

Le compostage de proximité

Le compostage de proximité consiste à impliquer les citoyens et citoyennes à composter eux-mêmes leur biodéchets sur place, de manière individuelle ou collective. Il s’agira alors de mettre en place des composteurs ou lombricomposteurs individuels ou collectifs (pavillons de compostage par exemple) à proximité des zones d’habitation.

*N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre commune ou collectivité, certaines mettent à disposition composteur ou lombricomposteur gratuitement ou à tarif préférentiel

La gestion de proximité permet

- De produire du compost qui permet de limiter les achats d’amendements et fertilisants organiques. Compost et lombricompost sont des amendements naturels issus de la décomposition de nos matières organiques. Ils sont riches et directement assimilables par les plantes. Également, ils restructurent et améliorent les sols appauvris.

- De limiter la production de déchets à traiter par la collectivité ou le service public et de réduire la facture de gestion des déchets (moins d’incinération, moins de mise en décharge, moins de camions de collecte, donc moins de déplacements et moins de dépenses d’énergie liées au transport).

Il est indispensable de ne pas s’arrêter à la simple distribution de composteurs, mais d’élaborer un véritable plan de gestion et d’organisation.

- La sensibilisation et la formation des usagers aux bonnes pratiques.

- L’installation de composteurs ou pavillons de compostage (si les volumes sont plus importants).

- L’évaluation des opérations (données de suivi, de fonctionnement, de résultats…)

- Donc, le suivi du composteur collectif par un Guide ou Maître Composteur formés (voire plusieurs). Pour plus d’informations quant à ces formations, rendez-vous sur la page du Réseau Compost Citoyen.

Accompagner les professionnels et gros producteurs dans leur gestion des biodéchets

De nombreuses initiatives existent et sont mises en place pour accompagner les professionnels.

La collecte en circuits courts gérée par des associations ou prestataires privés : permet par exemple d’alimenter et valoriser les matières sur des plateformes ou sites de compostage (ou lombricompostage comme le fait Terrestris du côté de Lyon).

La collecte séparée gérée par la collectivité : elle va permettre d’orienter les déchets vers des filières de valorisation adaptées.

La gestion directe sur site comme le compostage autonome en établissement (CAE) : si les quantités et le site lui-même (espace disponible) le permettent.

Tri, compostage ou lombricompostage de ses biodéchets : une obligation ?

Oui, il sera donc obligatoire de composter ou lombricomposter ses biodéchets (la méthanisation étant l’autre moyen de valorisation possible). Mais dans une démarche de gestion de proximité et d’économie circulaire, il semble plus naturel et peut-être moins coûteux sur le long terme de traiter sur place ses propres déchets organiques (lorsque l’espace disponible le permet bien entendu).

En vue de répondre à cette obligation du tri à la source des biodéchets au 1er janvier 2024, le compostage et le lombricompostage représentent donc une des solutions à mettre en place en matière de réduction et valorisation des biodéchets

A l’aide de son partenaire majeur le Réseau Compost Citoyen, Vers La Terre pourra vous aider à vous orienter et à vous accompagner dans cette démarche. N’hésitez pas à prendre contact avec nous en faisant votre demande à : contact@verslaterre.fr

31 décembre 2023 : que dit la loi concernant le tri et le compostage obligatoire ?

Article L. 541-21-1 du code de l’environnement, issu de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (dite loi AGEC) du 10 février 2020 :

“Au plus tard le 31 décembre 2023, cette obligation [de tri à la source / collecte sélective et valorisation des biodéchets] s'applique à tous les producteurs ou détenteurs de

biodéchets, y compris aux collectivités territoriales dans le cadre du service public de gestion des déchets et aux établissements privés et publics qui génèrent des biodéchets.”

Pour aller plus loin, quelques textes de loi

Loi AGEC : Loi anti-gaspillage pour une économie circulaire du 10 février 2020

Loi relative à la transition énergétique pour la croissante verte du 17 août 2015

Code de l’environnement, Prévention et gestion des déchets (Articles L541-1 à L542-14)

Directive européenne 2008/98/CE sur la gestion des déchets ainsi que la directive modificative (UE) 2018/851 qui introduit un ensemble de mesures sur l’économie circulaire.

Avis du 6 décembre 2023 relatif aux solutions techniques applicables pour la mise en place du tri à la source des biodéchets dans le cadre du service public de gestion des déchets.

Compostage : quels biodéchets apporter
dans son composteur ?

La liste est longue… Car comme nous l’avons vu plus haut, tout ce qui est d’origine organique est amené à se décomposer.

Les consignes de tri et d’apports vont simplement différer selon qu’il s’agisse d’un composteur individuel ou d’un composteur collectif. Sur certaines aires de compostage partagé, il est par exemple interdit d’apporter des biodéchets d’origine animale comme la viande ou le poisson. Mais cela ne signifie en rien qu’ils ne se décomposeront pas. Dans un composteur, vous allez pouvoir apporter toutes vos épluchures de fruits et de légumes, vos restes d’assiettes, ail, oignons et agrumes, etc…

Aussi, le broyat sera à privilégier au carton. Nous entendons par là tout type de déchets provenant du jardin comme la taille des haies, les branchages, les feuilles mortes. Plus la matière sera fragmentée (donc broyée), plus le processus de compostage se fera de manière optimale. Ensuite, il suffira simplement d’alterner les couches : matière fraîche, matière sèche, matière fraîche, matière sèche et ainsi de suite. Des vers de compost peuvent être présents dans un composteur, mais ce ne sont pas les premiers acteurs du processus.

Et le lombricompostage dans tout ça ?

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A la différence du compostage, le lombricompostage fait intervenir des vers de compost (avec aussi tout un tas d’autres micro et macro organismes). Le fait que des vers de compost soit présents à l’intérieur du système accélère la décomposition des matières organiques.

Aussi, dans un lombricomposteur, vous obtiendrez plus rapidement vos engrais que dans un composteur de jardin. A titre d’exemple, un composteur vous donnera du bon compost au bout de 6 à 12 mois environ. Avec un lombricomposteur, vous obtiendrez du lombricompost au bout de 3 à 4 mois pour commencer (le temps que tous les plateaux de travail soient remplis), puis tous les 1 à 2 mois environ (temps de remplissage de chaque plateau).

A la différence du composteur, un lombricomposteur produit également du lombrithé, ou jus de vers, un fertilisant liquide riche en oligo-éléments, minéraux et micro-organismes utiles au potager comme sur les plantes d’intérieur.

Le lombricompostage pourra se pratiquer tant à l’échelle individuelle que collective.

De plus en plus de collectivités ont décidé de passer à l’acte et nous ont fait confiance dans la mise en place et la distribution de nos lombricomposteurs. N’hésitez pas à prendre contact avec nous pour plus d’informations.

LOMBRICOMPOSTAGE EN HABITAT COLLECTIF

Le lombricompostage en habitat collectif sans jardin est tout à fait réalisable.

Quand on ne dispose pas d'extérieur, il est tout de même possible de revaloriser ses matières organiques. Le lombricompostage, une solution complémentaire au compostage de proximité.