Utilisé par la nature depuis la nuit des temps

Cette méthode ancestrale de transformation des matières organiques revient heureusement au goût du jour car ses avantages sont très nombreux.  Le compostage, qui se pratique exclusivement en jardin, consiste à accumuler des déchets verts (de jardins) avec des déchets issus de la cuisine sous la forme d’un tas, à même le sol, ou dans un composteur du commerce ou fait maison, qu’il faut remuer et arroser régulièrement.

L’alternance des déchets de type organiques et carboniques (paille, bois, carton, etc…) crée une combustion chimique, appelée phase thermophile ou phase d’hygiénisation : la température monte alors jusqu’à 70°C puis elle redescend. Cette combustion naturelle est due en grande partie à l’action de la faune très variée du compost (bactéries, champignons, insectes et vers de compost), qui remonte du sol vers les déchets. Le compost est donc le résultat de cette combustion ingénieuse.

De l’humus à l’humain : retrouvons nos racines !

Nous parlons racines, parlons donc étymologie : le nom commun humus vient tout droit du latin humus, qui signifie sol, terre, terme lui-même à rapprocher du grec χαμαί, qui signifie à terre. Par extension, humus est devenu l’adjectif humanus, littéralement de la terre, qui concerne le genre humain. Humanus nous a également donné l'homoncule : ce pauvre petit homme… qui a perdu ses racines, son lien à la terre à force de bétonner son environnement, de transformer les champs agricoles en banlieues et de cercler la planète de routes et d’autoroutes, pour une prise de pouvoir artificielle de son environnement…

Et pourtant, sans l’humus, il n’y pas de genre humain, car pas de végétaux. Et sans l’humus, pas de racine qui nous rattache à quelque chose de plus vaste que nous..

L’humus, source de vie menacée
par le genre humain

L’humus provient de la décomposition des déchets organiques, végétaux et animaux sous l’action des organismes et micro-organismes détritivores, dont les bactéries, champignons, et arthropodes. Sans oublier nos précieux intestins de la planète (Aristote) : les vers de terre. Ils sont les plus fidèles alliés de la nature et du genre humain.

L’humus qui est un constituant organique du sol lui donne cette couleur noire. Il va lui apporter de la chaleur au sortir de l’hiver et permettre à la nature de continuer son cycle. L’humus est indispensable au bon développement des végétaux par son action primordiale sur les caractéristiques physiques et chimiques du sol. C’est la bonne harmonie de celles-ci qui favorisera la qualité de notre environnement.

L’humus est un colloïde. Il est un des éléments qui va « coller » d’autres éléments du sol. Il contribue ainsi à structurer le sol. La décomposition de l’humus libère des éléments minéraux assimilables directement par la plante, dont l’azote et d’autres éléments nutritifs indispensables à la croissance des végétaux (phosphore, potasse, etc).

 Il existe plusieurs types d’humus selon les climats. L’intérêt principal de l’humus dans la fertilité des sols est son rôle de réservoir tant pour l’eau que pour les éléments nutritifs. C’est une substance vivante de par ses micro-organismes ; ils ont besoin d’un apport régulier de matières organiques pour continuer à se multiplier et donc donner de la vie à la terre.

L’humus s’agrège avec l’argile pour former le complexe argilo-humique. La liaison entre l’argile et l’humus est réalisée notamment grâce à l’action des vers de terre. L’argile protège l’humus contre les attaques des microbes.

Quelles pratiques agricoles
pour préserver l’humus ?

Avant la pratique, il y a l’axiome de base : La terre est vivante !

Quelle que soit la pratique, il faut qu’elle protège et favorise la vie, sous toutes ses formes. Il faut ensuite qu’elle soit naturelle, sans apport de substances chimiques synthétiques. Primum non nocere « avant tout ne pas nuire », c’est la leçon N°1 de l’agronome pédologue Gérard Augé (voir article Bio Contact N°146 – Avril 2005 « La bio, une précieuse alliée de la terre et de l’eau »).

Les labours intenses ont totalement asphyxié nos sols… Ces derniers étant totalement déstructurés, les épisodes de fortes précipitations et les pluies intenses déplacent les éléments nutritifs du sol qui ne sont alors plus disponibles pour la croissance des plantes. De plus, la fréquence de gros vents pourrait favoriser l’érosion des sols et la disparition de l’humus. Les éléments nutritifs en seraient encore déplacés. Cependant, plus le sol est riche en humus, plus il est difficile de l’éroder et de déplacer ses éléments nutritifs.

On retrouve des pratiques simples à mettre en œuvre en agriculture biodynamique et biologique :

Le paillage ou mulching (couverture de protection en anglais)

qui parle de brûler ses déchets verts ?! Tout se recycle dans un jardin ! Les tailles d’arbustes et de haies, paille et tontes protègent le sol et les racines des végétaux du froid de l’hiver. Elles permettent un apport en matières organiques pour le printemps en se décomposant tout en favorisant l’activité des micro-organismes et des vers de terre. Le paillage en couches de 5 à 10 cm est traditionnellement utilisé dans les cultures, pour le maraîchage, mais aussi pour les jardinières et les parterres de fleurs. Il permet de garder l’humidité et empêche les herbes indésirables (liserons, chardons, chiendent, etc…) de pousser, les graines ainsi couvertes étant privées de lumière.

Certaines cultures ont des effets nettoyants

les pommes de terre par allègement de la structure du sol, le seigle contre le chiendent et l’avoine contre les chardons. Des fauches répétées en été peuvent aussi venir à bout de certaines plantes envahissantes en les empêchant de renouveler leurs réserves : la culture de luzerne fauchée pendant 3 ans permet de lutter contre le chardon et le liseron.

Le travail modéré du sol

il faut préserver l’humus avec des outils qui ne l’abîment pas (comme la grelinette et la binette). Permettre aussi aux vers de terre de faire le travail de laboureur, c’est garantir au sol son pouvoir d’absorption, sa faculté à résister aux pollutions et améliorer son aération.

Les préparations de plantes

sont les alliées incontournables des jardiniers et des agriculteurs. On connaît le purin d’ortie, de consoude, de prêle et d’oignons permettant d’accélérer le compostage des matières organiques, de nourrir la terre ou de prévenir et de guérir des maladies ou des attaques de parasites. Ces préparations sont très répandues et de nombreux livres proposent des recettes efficaces. On les trouve aussi déjà préparées, sous forme de poudre à dissoudre. D’autres préparations biodynamiques, comme la préparation bouse de corne, dite « 500 » favorisent la structure du sol, l’activité microbienne et la formation de l’humus. Il existe ainsi 6 préparations biodynamiques (voir Bio Contact N° 133 - Février 2004 - « L’agriculture biodynamique pour sauver la terre », p.22).

Le faux semis

cette technique consiste à préparer le sol comme avant un semis en le travaillant finement, et à laisser les graines des « mauvaises herbes » germer. Au sens botanique, il n’y a pas de « mauvaises herbes », on parle plutôt d’adventices. Quand les plantules sont sorties, le sol est de nouveau travaillé pour préparer le semis ou pour refaire un nouveau faux semis, détruisant ainsi ces adventices. L’intervalle de temps entre le premier et le second travail du sol doit favoriser un maximum de levées de plantules pour ainsi assurer le succès de la technique. Grâce à une levée rapide, la place laissée aux adventices est limitée et la concurrence joue en faveur des cultures.

L'apport et le soin aux matières organiques

cet apport peut être réalisé en compostant ses déchets de jardin, dits déchets verts et ses déchets de cuisine en tas dans le jardin ou dans un composteur. Le lombricompostage, tout aussi pédagogique et écologique que ludique, est très simple d’utilisation. Il satisfait ceux qui veulent valoriser leurs déchets de cuisine en appartement grâce au travail incessant des vers de terre (ils ne dorment jamais !) et produire un amendement solide et liquide de meilleure qualité pour toutes les plantes.

Que peut-on composter ?

Toutes les matières organiques humides

de type déchets de cuisine (épluchures de fruits et de légumes, crus ou cuits, sachets de thé) et du type déchets verts humides (tontes de gazon et feuilles).

Toutes les matières carboniques

c’est-à-dire sèches : résidus de jardinage sec, branchages broyés, papiers, cartons, café et filtres à café, coquilles d’œufs (écrasées, elles seront plus facilement assimilées).

A noter aussi que

Viande et poisson se décomposeront, mais pensez à bien les recouvrir de matière carbonée pour éviter les nuisances. Vous retrouverez cependant os et arêtes., Les agrumes (citrons, oranges et pamplemousses) contiennent des essences fortes qui peuvent repousser certains organismes du composteurs. Découpez-les soigneusement avant de les incorporer. Les graisses, huiles et autres sauces, peuvent “étouffer” le système, mettez-en avec parcimonie. Les excréments d’animaux sont déconseillés, ils peuvent être vecteurs de maladies ou parasites, le processus est bien plus long. Les plastiques, verres et métaux sont bien évidemment à proscrire !

Comment composter ?

  • 1. La première étape importante consiste à placer le composteur ou le tas dans un endroit plutôt à la mi-ombre, dans l’idéal sur un sol drainé. Choisissez un emplacement pratique et accessible toute l’année.
  • 2. Vous pouvez retourner le sol à l’endroit où vous voulez placer le composteur/tas de compost.
  • 3. Couvrez le fond d’un rang de petites branches et de feuilles mortes. Ceci permettra à l’air de circuler et améliorera le drainage.
  • 4. Mettez en alternance des résidus organiques et des résidus carboniques afin de permettre une fermentation équilibrée.
  • 5. Ajoutez du compost « fini ». Ceci accélère la mise en marche du processus de compostage. On en trouve également dans les jardineries.
  • 6. Brassez le tas pour l’aérer et arrosez-le s’il vous semble un peu sec. Sinon, effectuez un retournement au bout de 6 mois.
  • 7. Le compostage est plus efficace lorsque les morceaux de matière organique sont de petite taille. Les mauvaises herbes et les résidus doivent être déchiquetés ou broyés. N’ajoutez pas une couche épaisse d’un seul type de résidus. Étalez-bien vos déchets frais, puis recouvrez d’une couche de déchets secs.

Lombricompostage et compostage,
quelles différences ?

Le lombricompostage (appelé aussi compostage à froid, car il n’y a pas de montée en température), peut se faire directement dans la maison, grâce aux vers de compost. C’est donc un procédé inodore. Le lombricompostage est plus rapide que le compostage. Le lombricompost obtenu est stable et directement assimilable par les plantes qui y trouvent tout ce dont elles ont besoin, non seulement pour se développer, et ce, de façon spectaculaire, mais aussi pour résister aux attaques de parasites et de maladies.

Le lombricompostage est la solution idéale de gestion de proximité des biodéchets alimentaires quand vous n’avez pas la place pour composter. Mais cela reste deux procédés totalement complémentaires !

Pour en savoir plus, consultez notre article sur les différences et complémentarités “compostage / lombricompostage”

Le compostage et le lombricompostage,
garants de la fertilité des sols

Dans la nature, la formation de l’humus peut prendre plusieurs années. En faisant du compost ou du lombricompost, on réunit les conditions idéales pour obtenir des résultats plus rapides. C’est également un moyen facile de réduire de tiers la quantité de déchets produits dans la cuisine ou le jardin.

Le compostage se fait dans le jardin, en tas ou dans un composteur. C’est un procédé naturel où les bactéries thermophiles permettent une montée en température (fermentation) et, par là, la destruction des germes pathogènes, porteurs de maladies et des parasites.

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