Aujourd’hui nous avions envie de vous présenter Jean-Jacques Fasquel. Il est bien connu dans le monde du lombricompostage car il est notamment maître composteur. Mais ce n’est pas sa seule activité comme vous pourrez le constater.

Bonjour Jean-Jacques, bienvenue sur le blog de Vers La Terre. Tu as un parcours un peu atypique, car tu étais auparavant dans l’événementiel et maintenant tu es dans le compostage et tout ce qui tourne autour. Peux-tu nous expliquer ton parcours ?

Effectivement j’ai eu mille vie avant de tomber dans le compost. J’ai tout d’abord été organisateur de concerts puis directeur de cinéma, directeur de clientèle dans l’événementiel, responsable de la promotion des programmes d’un fournisseur d’accès à internet et enfin directeur de Bercy Village, ce centre commercial à ciel ouvert à Paris. J’ai alors été touché par la grâce … de l’écologie.

Après m’être formé en autodidacte, je me suis lancé comme consultant-formateur en développement durable et en communication responsable. Ayant parallèlement lancé le premier site de compostage en pied d’immeuble à Paris en 2008, j’ai adoré cette belle illustration de l’économie circulaire. Je me suis formé comme maître-composteur et j’ai lancé Compostory qui propose de la formation à tous les types de compostage et de l’accompagnement de mise en place de projets de compostage en pied d’immeuble, en établissements scolaires, en entreprises … Depuis je développe également la création et mise en place de jardins partagés (bailleurs, entreprises) sous la marque JardinTheCity

Quels conseils donnerais-tu aux jeunes et aux moins jeunes qui souhaiteraient se reconvertir également ?

Je leur conseillerai d’écouter leur coeur. Il y a trop de souffrance au travail aujourd’hui et s’ils ont envie de changer il faut le faire. Mais attention, il faut avoir des compétences spécifiques. Soit on utilise ses compétences actuelles dans un secteur plus en adéquation avec ses valeurs, soit on se forme à ce nouveau métier comme j’ai pu le faire pour le compostage. On peut aussi s’engager dans une association pour valider son projet et acquérir les premières compétences.

Outre le compostage, tu as également d’autres talents, comme l’apiculture. Quand on habite Paris, ce n’est pas forcément ce à quoi on pense en premier. Comment t’es venue cette idée ?

A la suite de l’installation de mon site de compostage dans ma résidence, j’avais l’idée de créer un jardin partagé, ce qui a été fait deux ans après. Et ce jardin est devenu pour moi un lieu d’apprentissage et d’expérimentation. Il est géré comme un éco-système et la pollinisation est importante dans un jardin.

Nous avons installé avec un apiculteur des ruches que j’ai suivies avec lui pendant un temps et je me suis formé pour reprendre seul la gestion de ce rucher il y a maintenant quelques années. L’abeille et le vers de terre sont sûrement deux des animaux les plus importants pour la vie sur Terre, donc ce n’est pas surprenant que j’ai eu envie de m’occuper des deux.

Jean-Jacques Fasquel

Et avec toutes ces activités, tu as même trouvé le temps d’écrire un livre « Composter en ville » où on voit d’ailleurs notre City Worms. C’était un peu la suite logique des ateliers que tu donnes un peu partout ?

 Je n’avais pas vraiment de velléité d’écrire un livre car il en existait déjà quelques-uns. Mais j’ai répondu à une demande d’un éditeur et je l’ai positionné comme un ouvrage qui présente tous les types de compostage qu’on peut mettre en œuvre en ville. Son approche est celle que je mets en œuvre dans mes formations : expliquer simplement les choses sans trop simplifier néanmoins et surtout donner envie. Le City Worms est effectivement bien mis en avant dans la rubrique « lombri-compostage » car c’est pour moi le meilleur rapport qualité-prix du moment ? !

 

Un site, un blog, ou un livre que tu affectionnes et que tu voudrais nous partager ici ?

Oserais-je présenter un autre livre que j’ai publié aux éditions Terre Vivante en novembre dernier ? Intitulé « Carnets de WWOOFing », il présente ce type de vacances solidaire et active qui permet d’aller découvrir le quotidien des fermes biologiques.

Quand on fait du compost on s’intéresse souvent à la filière de production de ce qu’on mange. Le WWOOFing est une superbe expérience en la matière sans parler de la rencontre humaine formidable avec ces paysans.

 

Et une dernière question pour clore cette interview : si tu étais ministre de l’environnement, quels seraient tes principales réformes ?

J’honorerais les objectifs de la COP 21 que la France a signés, je prendrai des mesures pour atteindre la neutralité carbone dès 2040. Les citoyens font déjà leur part, comme par exemple se lancer dans le compostage, mais l’Etat doit lui s’engager réellement et franchement dans cette transition d’autant que les solutions pour diminuer notre impact environnemental sont connues. Et s’il faut réguler, légiférer et même interdire, il faut avoir le courage d’en passer par là. C’est l’esprit du Manifeste des Auteurs pour le Climat que j’ai signé en mai.

Merci beaucoup Jean-Jacques Fasquel pour toutes ces précisions, et certainement à bientôt sur un prochain événement !

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