Comment nous avons réalisé un KEYHOLE GARDEN à la ferme Vers La Terre

Cela faisait un moment que nous souhaitions vous parler du concept du Keyhole Garden, un principe de jardin en permaculture très astucieux, gratuit, (presque) autonome et à la portée de tous. Aujourd’hui c’est le bon moment car nous venons d’en réaliser un sur le terrain de notre ferme lombricole à Pézenas. Il nous aura fallu quelques bonnes heures de travail en équipe (et pas mal d’huile de coude..) pour que notre “jardin en trou de serrure” voit le jour!

Et c’est pour vous partager notre expérience que nous vous avons concocté un reportage photos pas piqué des vers (si l’on peut s’exprimer ainsi bien-sûr…).

Mais avant tout ça, petit rappel sur le quoi / comment / qu’est-ce du Keyhole garden !

Un Keyhole garden, Kézako ?

En français, cela veut dire jardin en trou de serrure. Parfois aussi appelé jardin solaire, il prend son nom de sa forme.

Le keyhole garden est une technique de culture potagère lancée en Afrique il y a 20 ans afin de proposer aux villageois un système vivrier autonome, productif et demandant très peu d’eau.

Il s’agit d’un potager circulaire élevé à hauteur d’homme dont le centre est constitué d’une colonne de compostage accessible par un petit chemin. Cette colonne apporte en continu des apports nutritifs importants aussi bien pour la terre que contient le jardin, que pour le sol sur lequel il est déposé.

Et oui ! Le keyhole garden présente l’avantage de produire plantes, fruits ou légumes sur de petites surfaces et de ne pas dépendre de la nature du sol sur lequel on le construit. Ses apports sont autonomes, et son générés via le compost central !

C’est aussi ça qui nous a plu dans ce concept de ce mini potager ultra productif !

Mais alors, comment ça marche ?

Au centre de la structure de votre jardin, créez une colonne d’environ 50cm de diamètre sur 1m30 de haut. C’est ici que vous allez déposer vos biodéchets (épluchures, restes d’assiettes, papiers, cartons, coquilles etc…) pour qu’ils se compostent. Située au centre du jardin, et donc des plantations, la colonne va diffuser lentement, par percolation, les nutriments et l’humidité nécessaires à la croissance des plantes. (voilà pourquoi il n’a pas besoin de beaucoup d’eau !!)

Tout autour de la colonne, il vous faudra réaliser un cercle de substrat (ou encore lasagne en permaculture) de 1m50 de haut et d’environ 3 mètres de diamètre qui  accueillera vos futurs plants.

Pour sécuriser le cercle et donner sa forme à votre jardin, plusieurs façons s’offrent à vous : soit un mur de pierres sèches (le plus traditionnel), un cerclage en planches de bois, ou bien des palettes ! C’est exactement comme ça que nous avons fait pour le notre, et ça fonctionne plutôt pas mal.

Pourquoi un keyhole garden est-il si performant ?

D’abord parce qu’il nourrit le sol sur lequel on le construit : comme nous l’écrivions précédemment, le compost contenu dans la colonne centrale permet de nourrir le substrat qui entoure la colonne, mais aussi le sol sur lequel votre jardin est déposé ! Et ça c’est magique !

Ensuite, parce qu’il respecte le cycle du vivant : le substrat déposé dans votre Keyhole garden est ce que l’on appelle “une lasagne de permaculture”, c’est à dire un amoncellement de couches de différentes matières organiques (bois, feuilles, branchages, …) à l’image de ce que peut être l’humus des forêts. Il aide à la respiration du sol et à la vie de tout son écosystème. Comme nos petits amis les vers par exemple ! Leurs allers-retours incessants garantissent la qualité du sol qui s’améliore donc au fil du temps.

Et pour finir, parce qu’il ne demande aucun entretien : et oui ! A part abonder votre colonne en bio-déchets pour générer votre compost, le reste de votre jardin évolue tout seul ! L’apport en eau est aussi très faible, puisque souvenez-vous, la présence du compost au centre du keyhole garden suffit à maintenir l’humidité nécessaire aux plantes.

Mais alors, en vrai, un Keyhole garden, à quoi ça ressemble ?

1 – On commence par délimiter la colonne de compost.

Située au centre du jardin, c’est ici que nous viendrons déposer nos déchets organiques (restes de tables, épluchures etc…) à composter.

Pour délimiter cet espace, nous avons utilisé des vieux piquets de vigne et du grillage à poules.

2 – Au sol, nous délimitons le diamètre de notre jardin (environ 3m).

 

Nous disposons les palettes pour nous donner une vue d’ensemble.

3- On relie les palettes ensemble par un fil de fer

 

A l’extrémité de chaque palette, on place des vis (une en haut, une en bas). Chacune d’entre elles sera reliée par un fil de fer afin d’unir les palettes les unes aux autres.

4 – Notre structure tient le coup !

 

On laisse bien évidemment une entrée qui nous servira de passage pour venir jeter nos déchets dans la colonne centrale.

5 – On comble les vides !

 

Pour qu’il y ait le moins d’air et le moins de lumière possible, nous avons rajouté des planches que l’on est venu fixer sur chaque partie vide.

6 – On remplit notre cercle de substrat ! C’est le principe des lasagnes de permaculture : une succession de couches de matériaux compostables différents pour enrichir le sol qui va nourrir les futurs plants.

Au fur et à mesure du remplissage, nous avons donc alterné :

- du bois mort pour former l’activateur biologique de la structure, grâce à l’activité bactérienne, et le réservoir d’humidité,

- des cartons (non imprimés) pour attirer nos amis les lombrics,

- des branchage frais pour aérer et encourager les champignons,

- du fumier pour l’azote, ou autre matière organique,

- des cendres de bois pour le phosphore

- du compost ET du lombricompost mûrs en surface. Et oui, nous travaillons dans une ferme lombricole tout de même !

Et voilà le résultat !! Nous en sommes très fiers ! Il ne reste plus qu’à planter !

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